La Belle des année folles - Ch. 7 - Le quotidien du "Carré de Dames"
Datte: 25/07/2018,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
... viennent sur le tard. Ce n’est pas pour leur déplaire d’ailleurs… Parfois, elles montent dans la chambre de l’une ou de l’autre en précisant à Adèle en passant devant le bar : - '' Patronne, nous montons un moment, s’il vient du monde appelez-nous, nous descendrons rapidement …'' L’Adèle acquiesce d’un air plein de sous-entendus, pas dupe de la signification de ce départ. Dans ces moments, indiscutablement Léo est l’homme, avec sa taille et sa corpulence et aussi ses côtés un peu masculins, tels sa mâchoire forte, son franc-parler et ses mains peu féminines… Joyeuse au contraire est une sorte de petite poupée aux grands yeux et au joli sourire et qui s’offre à qui veut. Elle écarte très grand les cuisses et attend volontiers les initiatives… (Photo 5) Les petits jeux entre femmes ne sont pas la tasse de thé de Jeanne… Bien au contraire, elle préfère de loin la compagnie et les caresses des hommes ou à défaut les siennes propres. Elle n’apprécie pas trop les caresses d’une femme et a fortiori celles de ses compagnes de débauche. Ce désir ne lui est encore jamais venu, sauf une fois ou deux, comme dans la boîte à partouses il y a quelques mois, mais c’était dans le feu de l’action, quand le désir est exacerbé. Mais ce n’est pas quelque chose qu’elle recherche, même pas en cas de désœuvrement… Ainsi il est arrivé à plusieurs reprises que des couples, hommes et femmes, souvent à plusieurs à la fois, soient entrés au ''Carré de Dames''. ...
... Les femmes étaient la plupart du temps très belles et sexy, portées sur le sexe et la bisexualité. Forcément, elles tentaient des approches avec Jeanne. Celle-ci s’arrangeait toujours pour éluder ou faisait semblant de ne pas comprendre, en même temps qu’elle augmentait sa drague envers les hommes présents. Ceux-ci ne laissaient en général pas assez de temps à leurs compagnes pour qu’elles approfondissent le sujet avec Jeanne, qui ainsi termine toujours dans les bras d’un homme et bien plus rarement dans ceux d’une femme… Ce qui se passe au " Carré de Dames " est bien différent de ce qui se passe dans une "maison d’abattage" comme il en existera un peu avant la seconde guerre mondiale. D’ailleurs ce qui se passait durant la Grande guerre avec ces filles dont parle si bien la Fernande, dans les conditions où la Mère Patrie les faisait travailler, relève de "l’abattage". Là au "Carré de Dames", la différence c’est que les filles qui font ce boulot y prennent malgré tout un certain plaisir (voire un plaisir certain !) et gardent une bonne part de leur libre arbitre. Certes ce n’est pas toujours drôle au quotidien et quelques-unes, surtout à l’époque des années 20 – 30, finissent avec des maladies vénériennes (on dirait de nos jours des "maladies sexuellement transmissibles") ou avec une cirrhose à force d’être obligées de boire, mais le temps où elles sont là, dans le bordel qui les accueille et les protège, elles y trouvent leur compte…