Douze mètres sous la surface, Alain et Eve...
Datte: 31/07/2018,
Catégories:
nonéro,
mélo,
sf,
... ; à Alain de me faire ressentir ça, à Piotr de m’avoir abandonné, à moi-même d’éprouver à nouveau du désir. Ce soir, un tabou venait d’être brisé. Le pire, dans tout ça ? C’était mon envie qu’Alain recommence, qu’il m’embrasse encore, qu’il me prenne dans ses bras et me fasse me sentir femme, vivante et vibrante. Oh, Piotr… Excuse-moi ! Il y a une éternité, Piotr et moi avions eu une discussion à ce sujet. À propos de l’amour, de la mort et de la fidélité. C’était quelques jours à peine avant l’Armageddon. Le souffle court, allongés côte à côte dans notre grand lit, nous venions de copuler longuement. Dieu, que c’était bon avec lui ! Normal, mon obstétricien de mari connaissait mon corps par cœur… Je m’étais souvent demandé pourquoi il m’avait choisie. Sans être quelconque, j’étais loin d’être une fille exceptionnelle. Alors que Piotr, lui, était tellement plus beau. D’une beauté classique, incarnant l’idéal masculin dans ce qu’il a de plus intemporel. Une sorte d’Adonis capable d’envoûter les mortelles au seul son de sa voix, de les captiver juste par l’intensité de son regard, sans même user de son éblouissante perfection physique. S’il avait voulu, Piotr aurait pu avoir beaucoup, beaucoup mieux… Il m’arrivait souvent d’éprouver un pincement au cœur en voyant les femmes se retourner sur son passage, le suivre des yeux dans les couloirs de l’hôpital, dans la rue, partout… Sans compter les patientes trop jolies, qui consultaient à son cabinet. Pourtant, la fascination qu’il ...
... exerçait sur la gent féminine semblait lui être égale. Comme s’il ne se rendait même plus compte de l’aura admirative qui l’entourait en permanence. D’une main légère, Piotr caressait mes épaules, mon dos, mes fesses, étalant du bout des doigts la sueur sur ma peau. Et chacun de ses gestes dégageait une sensualité naturelle, une grâce inconsciente. — Je n’aimerai jamais personne d’autre que toi, lui avais-je soufflé, avec un regard d’adoration.— Il ne faut jamais dire jamais, avait répondu mon homme.— Tu ne me crois pas ?— Si, bien sûr. Je sais que tu penses vraiment ces mots. Et tu vois, ça me suffit. Mais…— Mais… ?— Nul ne peut prévoir de quoi la vie sera faite. Demain, tu peux rencontrer quelqu’un qui te fera oublier tout le reste, moi y compris. On ne décide pas à la place de son cœur.— C’est terrible, ce que tu dis là ! Alors toi, tu m’abandonnerais pour une autre ? Comme ça, sans hésiter ?— J’ai du mal me faire comprendre, mon Ange, avait-il dit en riant. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on ne « possède » pas l’autre, qu’on n’a pas de titre de propriété sur ses sentiments.— Si je te suis bien, alors ça sert à rien de se marier…— Quand on voit tous les gens qui divorcent, c’est loin d’être une assurance tous risques, en effet. Piotr et moi étions restés silencieux un moment. Je me sentais… décontenancée. Où voulait-il en venir ? — Eva, on a beau croire qu’on dirige nos vies, qu’on est maître de nos choix, ce n’est pas vrai. Ce n’est qu’une illusion…— Foutaises !— Ah ...