1. Un fantasme, et puis quoi ?


    Datte: 26/09/2018, Catégories: f, h, fh, hplusag, Collègues / Travail Oral pénétratio, fdanus,

    ... propriétaire : une petite bonne femme tout droit sortie d’un Almodovar, tablier à rayures et fichu sur la tête. Presque ridicule. Quand je me rendis compte que je m’étais abandonnée à une espèce de fantasme-rêve éveillé, que Marc n’avait pas bronché, le regard toujours au loin, que sa bouche n’avait pas dévoré la mienne, pas plus qu’il ne m’avait gratifiée du compliment « petite chienne » ; je rougis jusqu’aux oreilles et filai gentiment prendre mon café. Marc ramena à table deux tasses et posa un morceau de sucre devant moi. Tout était calme. La nuit tombait, toujours chaude, humide. Je brûlais d’envie de le lancer sur un terrain glissant, en lui posant des questions bancales et trop personnelles. J’étais déchaînée.« Tu vois quelqu’un, en ce moment ? »… — Tu dois rendre ton article pour quand ? m’entendis-je dire. Échec. Il se balança sur sa chaise, nouant ses doigts derrière sa nuque, grimaçant et s’étirant. — C’est une publication à paraître dansLes dossiers de l’archéologie d’octobre ; donc on va dire qu’il doit me rester un peu moins d’une semaine, je crois. Puis il faut que je boucle l’article pour le papier d’Arles. J’ai des lectures à finir, aussi. Il avait allumé une cigarette et touillait son café, l’air pensif. Bon Dieu, je crevais d’envie de lui, et j’étais incapable de quoi que ce soit. En plus, je le savais tellement se rouler dans l’incertitude et la tension de la situation que j’imaginais peu qu’il passerait à l’acte ou me tendrait la perche. En fait, il ne ...
    ... passerait pas à l’acte. Pas plus que je ne passerais à la casserole, si je continuais à ne pas broncher. Peut-être fallait-il seulement ne rien faire, ne pas réfléchir, et laisser venir. Dites ça aux hormones ! « Et sinon, tu vois quelqu’un, en ce moment ? » — C’est quel genre de lectures ? J’allumai à mon tour une Philip Morris pour évacuer la tension et cesser de me blâmer, certes utilement. Quand je relevai la tête, il souriait légèrement, l’air embarrassé. — Tu vas rire, commença-t-il après s’être raclé la gorge.— C’est un article de Müller ? lançai-je, moqueuse. C’était une vieille fille qui se laissait aller à faire paraître dans un magazine local des publications archéologiques prenant pour sources ses douteuses expériences de jeunesse et des documents hasardeux. Pour couronner le tout, elle était folle d’admiration pour Marc. C’était un excellent sujet de raillerie. — Non, ce n’est pas ce genre de relecture. Je levai un sourcil. — En fait… De son auriculaire droit, il faisait des petites mottes avec les miettes de pain laissées sur la table. C’était une des rares fois où je le voyais gêné. — En fait, c’est ma sœur ; elle a écrit une nouvelle érotique elle veut que je la lise, lança-t-il d’un trait en battant l’air de sa main gauche et en détournant les yeux. Il n’en fallut pas plus pour que la cendre encore incandescente de sa clope ne tombe sur son bermuda et n’y fasse son trou. Il sursauta. — Quel con ! s’exclama-t-il en balayant énergiquement sa jambe. Je laissai ...
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