Un fantasme, et puis quoi ?
Datte: 26/09/2018,
Catégories:
f,
h,
fh,
hplusag,
Collègues / Travail
Oral
pénétratio,
fdanus,
... instinctivement vers Marc. Il affichait un air faussement réprobateur. J’eus pourtant l’impression que son sourire cachait autre chose, et que ses yeux brillaient un peu plus que d’habitude. — Je monte chercher les caisses, m’annonça-t-il en passant. Mes narines cherchèrent plutôt son courant d’air, parfumé de cuir, d’un after-shave sûrement bon marché, et de cigarette tiède. La journée s’annonçait bonne, et belle, en prime. J’eus le temps de lancer quelques bâillements et de boire un second café avant d’entendre derrière moi sa voix claironner quelques mots à la propriétaire. Le trépied sur l’épaule et une valise dans la main, il me dépassa en laissant tomber sur la table un document relié, sans même un regard. On y lisait :Le Fétiche. Amusée, je le feuilletai. Marc avait apposé ses corrections de professeur modèle jusqu’à la dernière ligne, bien qu’elles se raréfient, presque inexplicablement, au fur et à mesure de l’avancée du récit. À peine avais-je lancé le premier scan de la matinée que j’avais entamé ma lecture. Au début, je m’étais un peu cachée de Marc, pour éviter ses moqueries. Puis je n’y avais plus fait attention du tout. Le texte m’emportait. Je voulais sans cesse savoir la suite. Tout le temps, la suite. « Une épaisse pluie de sperme chaud aussi dense et intense qu’une pluie tropicale est venue inonder le corps pantelant de ma jeune étudiante ». Je jetai un coup d’œil à Marc qui s’appliquait, accroupi, à reporter sur un plan des points de niveau. Je regardai ...
... ses lunettes, je regardai ses doigts, sa langue, mordue, qui pointait à peine. Je l’imaginai, enfin, poser ses yeux sur ces mots-là. Est-ce qu’il avait bandé ? Ou plutôt, à quel point avait-il bandé ? — Ton scan ! Je sursautai. Le scanner sonnait. Depuis combien de temps ? Ça, je n’en avais aucune idée. Ce qui était sûr, c’est que ce texte m’avait tellement happée que j’en avais perdu certains sens. Mais pas tous, si je prêtais attention aux picotements qui harcelaient mon bas-ventre. — Ton histoire fusille ma matinée, j’aurais pu m’en passer, l’accusai-je injustement en me dirigeant à grands pas vers l’appareil.— Je peux toujours te le confisquer, si tu ne sais pas être raisonnable, trancha-t-il.— Ah, ah. Suite à cette plaisanterie faussement désobligeante, mon envie de le voir bander ne cessa de s’accroître. J’allais l’allumer à mort, ou inventer quoi que ce soit qui puisse le faire tomber dans mes filets, mais pitié, je voulais son sexe, je voulais son désir, son poids sur moi, sa langue, ses gémissements, ses grognements, son sperme, sa violence, tout ce qu’il pouvait me donner. Ne dit-on pas que « Ce que femme veut… Dieu le veut. » ? Merde, on était aux fondements de la chrétienté, là ! Fondement, fondement… Paradoxalement, je restai glacée toute la journée à son égard. À vrai dire, j’avais été si bien chauffée à blanc que l’explosion promettait d’être fameuse. Et j’aurais donné n’importe quoi pour ne pas être seule à y assister. En tout cas, lui me raillait ouvertement. ...