La vie d'avant (2)
Datte: 03/11/2018,
Catégories:
Erotique,
... mais tout à fait et puis... je ne sais pas si lui et moi nous nous reverrons même un jour... alors ! — C’est à vous de voir. Mais vous ne risquez rien d’essayer et je suis certain moi que si vous faites ce premier pas, nous sommes appelés à nous revoir... bonne chance ! Enfin, Ariane, je crois qu’on dit... « merde » dans ces occasions précises ! Il a un sourire et il nous a fait une bise à toutes les deux. Elle est longue et appuyée, trop peut-être sur le coin de la bouche de Louisa. Mais je vois le mal partout ? Pourtant elle est volubile, pipelette alors que l’aller s’était fait dans un quasi-silence. Bizarre cette attitude. Mais bon, ce ne sont que mes impressions et la jolie va retrouver son mari. Je la dépose et file « à l’abri », il me faut me débarrasser de ces affaires qui encombrent mon coffre. Après une discussion soutenue avec le responsable de ce hall des petites occasions, un rendez-vous est pris pour les meubles. Je retourne au village, chez mes amis. En parlant de ce vide maison, prévu pour demain matin vers neuf heures, Julien et Louisa tiennent une fois de plus à me garder chez eux. Compliqué l’histoire, mais... je me sens obligée d’accepter cette hospitalité bienvenue. De plus, passer une dernière nuit là-haut, avec ces vieux fantômes qui flottent partout, ce passé, cette jeunesse qui me rapporte des bribes de souvenirs heureux ou douloureux, je ne m’en sens pas le courage. J’ai déjà lu et relu l’écriture fine et agréable de ce Claude. Le nom d’une rue, les ...
... chiffres du téléphone tournent dans ma tête. Anicet et sa belle gueule, ce garçon ne lâche plus mes pensées. Le baiser à peine achevé, le baiser presque avorté, il est comme une rayure qui zèbre mon cœur et ma vie depuis... si longtemps. Je sors et range, je ne sais pas combien de fois, ce morceau de papier qui me brule autant les doigts que les tripes. Je tente aussi d’imaginer l’homme qu’il doit être devenu. L’image qui m’en revient le plus fréquemment, c’est cet uniforme kaki, ce calot vissé sur le crâne, celle d’un soldat qui va partir pour une autre France. La nuit tombe et c’est déjà l’heure de se coucher. Mes hôtes sont toujours aussi prévenants et charmants. Les râles qui montent de leur chambre démentent mes impressions de l’après-midi. Cette attirance que j’ai cru déceler entre Louisa et le copain d’Anicet, elle n’était que le fruit de mon imagination ? Pas si certaine que cela ! Mais elle se donne dans le grand lit et ses feulements de tigresse en rut atteignent mes pauvres oreilles. Je suis les péripéties depuis ma couche et bien entendu, mon ventre est à l’orage. Je ne sais pas comment me tourner pour échapper à ces tourments que leurs ébats provoquent en moi. Je n’ai guère plus de raisons à donner pour justifier le fait que de nouveau je passe par la case toilette alors qu’ils sont en plein chantier. Et ils doivent se sentir seuls au monde pour cette fois encore, ne pas avoir clos leur porte. La jeune femme chevauche son cavalier avec fougue. Et c’est toujours ...