1. Pénétration illégale


    Datte: 09/04/2019, Catégories: fh, copains, amour, mélo, fantastiq, amourdram, regrets,

    ... que je remue bien le bordel, c’est comme une drogue. Comme si c’était vital de me transformer en monstre, que ma honte s’échappe de partout en moi. Je me sens tellement mal, coupable, nulle ! Ça aurait été si facile de tomber amoureuse de lui, pourtant… avant ! Mais au bout de cinq ans, c’est impossible pour moi, je ne peux plus, ce sera seulement mon ami, jusqu’à la fin. Et c’est la fin… Et je m’en sens tellement coupable ! — Je suis une merde, murmuré-je avec conviction, en séchant enfin mes larmes.— Arrête ! m’engueule Wil avec un regard contrarié. Tu n’es pas une merde, absolument pas. Et tu sais quoi ? On va rentrer chez moi, d’accord ? Et on va reparler de tout ça… et je te répèterai autant de fois que nécessaire que tu n’es pas une merde. Tu es quelqu’un de bien. Je secoue la tête. — Non. J’ai été odieuse avec lui. Je ne savais pas quoi dire… j’étais tellement décontenancée… Je n’avais jamais réfléchi à cette éventualité. On s’est vus deux fois depuis, et à chaque fois, c’est pire. Je lui sors des énormités plus grosses que moi.— Ben alors il a peut-être raison de ne plus vouloir te voir, pour l’instant, non ? J’en conviens tristement. Nous décidons de partir, et j’enfile mon manteau, enfonce mon bonnet sur ma tête. Au moment de sortir, mon regard croise les yeux d’un homme, assis seul à une table, près de la porte. Curieusement, je me sens hypnotisée par ce type. — Bonsoir, me dit-il d’une belle voix grave, que je distingue clairement malgré le brouhaha alentour.— ...
    ... Bonsoir, réponds-je poliment en passant devant lui, comme Wil m’entraîne par le coude.— Mademoiselle ? appelle encore l’homme. Je me retourne. Wil m’a lâchée, il est déjà dehors et me tient la porte ouverte. L’homme pose sur moi un regard tellement pénétrant que je me fige. — Vous avez l’impression que les catastrophes s’enchaînent dans votre vie, n’est-ce pas ? déclare-t-il calmement. Eh bien je sais pourquoi. Je me raidis. — C’est malpoli d’écouter les conversations des autres ! lui lancé-je sèchement, avant de me détourner. Mais dans mon dos, juste avant que la porte ne se referme sur moi, j’entends : — Vous êtes maudite, mademoiselle. La porte claque derrière moi, tandis que le froid me saisit. Surprise, je me tourne vers la façade vitrée du café, cherchant des yeux l’homme étrange. Mais la table près de l’entrée est déserte. Il n’est plus là. — Tu viens ? intervient Wil, qui n’a pas entendu le curieux échange de propos. Un peu perplexe, je lui emboîte machinalement le pas. Intriguée malgré moi, je me retourne une dernière fois vers le café. J’ai un coup au cœur. L’homme est là, devant la devanture du café, en long manteau sombre flottant au vent. Il tient une mallette noire à la main, et me regarde partir, l’expression énigmatique. Ce n’est qu’à cet instant que je reconnais l’homme croisé à l’abribus, deux heures auparavant. * La pièce est froide. Wil augmente le chauffage et va me préparer le canapé, tandis que je m’affale contre les oreillers de son lit. Pour la énième ...
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