Celle-là vit
Datte: 04/11/2019,
Catégories:
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
... pas se changer aussi simplement, devant tout le monde ? Non, une femme ne pouvait pas montrer son torse en public, et ça, c’était injuste. Alors elle regarda l’homme avec jalousie et envie. C’était un prof ; avec lui, même les cavalières les plus débutantes virevoltaient et se sentaient légères comme des déesses. Quand elle n’en pouvait plus de danser, elle s’extrayait de la foule pour regarder les corps se mouvoir et s’enlacer, les couples se faire et se défaire. Ce qui était beau, ce n’était pas tant le nombre de passes et la complexité des mouvements, mais l’harmonie et la sensualité qui se dégageaient de la connexion entre les partenaires, comme un dialogue sans mots. Faire corps avec la musique, c’était un peu comme faire l’amour. Lorsque ses yeux tombèrent de fatigue, elle tourna les talons et quitta la fête sans demander son reste. Autant elle aimait saluer, être accueillie et reconnue, autant elle avait horreur des adieux. Alors elle rentra, heureuse et exténuée. Toute la maisonnée dormait profondément. Elle se doucha le plus rapidement et le plus silencieusement possible, laissant ses cheveux s’égoutter à l’air libre. Elle allait se passer de nuisette, il faisait décidément très chaud. Elle ouvrit la baie vitrée et appela Chaton (Chaton était vieux mais il s’appelait toujours Chaton). Chaton ne vint pas. Elle aurait dû aller chercher un peignoir ; il y avait peut-être des voisins à leur fenêtre.« Et puis… quoi ? » se dit-elle« Ils n’ont jamais vu une femme ? » Il ...
... y avait même des imbéciles qui avaient fait une chanson pour les vicieux qui cherchent à voir sous les jupes des filles. Elle leur aurait bien dit qu’en dessous il y avait une culotte, et en dessous encore un sexe féminin. Et alors ? Alors elle sortit nue dans le jardin, trouva la cachette de la bestiole et la posa contre son sein. Doux contact de la fourrure sur la peau. La deuxième fourrure en comptant sa petite toison, parce que « la vie est trop courte pour s’épiler la chatte ». Elle se demanda si elle avait été vue à cette heure tardive de la nuit. Ses tétons se raidirent à nouveau. Si quelqu’un la surprenait ? L’aurait-il trouvée belle, désirable ou aimable ? Elle tenta de chasser ces pensées en se sermonnant. Ses parents, loin d’être naturistes mais pas coincés non plus sur l’éducation sexuelle, lui avaient bien inculqué la pudeur et le respect de ne pas imposer une nudité à autrui… Elle avait beau savoir ça, une petite voix lui disait qu’il n’y avait rien de mal à montrer son corps, et que bien des peuples vivaient à moitié nus sans que cela soit érotique pour autant. Si les Occidentales d’autrefois ne s’étaient pas cachées sous des montagnes de jupons, jamais leurs chevilles n’auraient été aussi désirables, non ? Elle aurait aimé se croire aussi ingénue qu’une enfant nue sur les galets. C’était faux, bien entendu. Au contraire, elle ne se moquait pas du regard posé sur elle ; elle le cherchait, elle le voulait. Elle aurait aimé qu’un des musiciens sorte d’une des ...