Le pas du cheval du chevalier (parodie) - Histoires de Sexe

Le pas du cheval du chevalier (parodie)

... main sur son visage, et semble réfléchir. À moins qu’elle ne s’endorme, Armand ne sait pas trop. — Êtes-vous fatiguée, douce Dame ? demande timidement Armand. Elle pousse un énorme soupir. — Oui, dit-elle enfin. Un peu. Puis-je rallumer le four sans provoquer de cris cette fois ? Humilié et un tantinet vexé, Armand hoche la tête et se rassoit lentement sur sa chaise, surveillant tout de même du coin de l’œil l’espèce de boîte carrée qui fait de la lumière et le remplit de terreur. Une sonnerie étrange retentit, et il sursaute à nouveau. Anatole garde ses nerfs, mais paraît aussi médusé que lui. Pélagie ouvre la boîte diabolique, et sort les trois tasses qu’elle y avais mises. Puis elle les pose sur la table et se détourne pour sortir ses sachets de thé. Anatole et Armand se penchent comme un seul homme sur les tasses fumantes, écarquillant les yeux. Sans se consulter, ils plongent tous deux un doigt dans le liquide et le retirent brusquement. — Ooooooooooh ! font-ils en chœur, émerveillés. Pélagie apporte les sachets, prenant sur elle pour ne pas montrer le fou rire qui monte à nouveau en elle, comme une vague. — Aimez-vous le sucre ? demande-t-elle aimablement. Mais aucun des deux compères ne l’a écoutée. Ils se consultent à voix basse, mais comme d’habitude, elle entend tout ce qu’ils se disent. — As-tu vu, mon bon ami, cette tasse d’eau froide se transformer en eau brûlante, en quelques secondes ? N’ai-je pas rêvé ?— Non, Sire, je l’ai vu également ! Quelle surprenante ...

... machine que ce four « maquereauronde » ! Pouffement irrépressible chez Pélagie. — Comment imaginer un tel prodige, nous qui devons alimenter de bois un feu pour chauffer une eau dans un chaudron ? s’enthousiasme Armand. Cette époque n’est-elle point merveilleuse ?— Oui, Sire, mais je me demande par quelle magie nous avons atterri dans cette forêt étrange, et rencontré cette étrangère aux tristes frusques !— Ne te souviens-tu pas d’une grande lumière, Anatole ? J’ai parfois l’impression que nous devrions être ailleurs…— Oui-da, Sire, moi aussi, je ne comprends rien à cette panade, mais suis heureux d’avoir un toit pour dormir cette nuit. Pélagie, qui n’avait pas prévu d’accueillir ces deux hurluberlus pour la nuit, se trouve désarçonnée par les propos du majordome. Elle se demande si elle ne devrait pas appeler la police, quand même, à tout hasard. — Hum-hum, bon, les comiques, vous n’en avez pas assez de faire les idiots et de me faire passer pour une gourde ? J’entends tout ce que vous dites, et je n’ai pas l’intention de vous accueillir pour la nuit chez moi !— Mais… vous avez beaucoup de place, chez vous ! répond Armand, paniqué à l’idée de devoir dire adieu à la jolie Pélagie. Selon les lois de l’hospitalité vous…— Ben voyons ! Si vous admettez que vous êtes des affabulateurs, je veux bien vous garder, mais à cette seule condition ! Armand jette un regard de côté à son majordome, tout penaud. Puis il se jette à l’eau. — Heu, eh bien, oui ! Très bien ! Nous sommes des ...