L'orgueil des damnées - Histoires de Sexe

L'orgueil des damnées

... répondu en ouvrant dans la pénombre de grands yeux incrédules ? Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille ?— Tu as suivi ta route comme tu l’entendais. Pendant ce temps, j’ai veillé sur toi, tu sais. J’ai pris garde à me trouver sur ton chemin lorsqu’il le fallait. J’étais le vigile qui a arrêté ton hémorragie. Au centre hospitalier, c’est moi qui ai ouvert la fenêtre, pour que tu puisses t’échapper. Je t’ai donné la force de courir bien que tes muscles aient fondu à cause de tout le temps où tu es restée attachée. Dans le tram, tu ne m’as pas reconnu, mais j’étais celui qui t’a provoquée pour t’aider à échapper aux contrôleurs – tu serais retournée à l’hôpital, s’ils t’avaient prise. Je t’ai portée à chaque fois que tu t’es sentie abandonnée : en réalité, tu ne l’as jamais été. Je t’admire, parce que tu n’as pas manqué de cran.— Et maintenant ?— Viens, a-t-il dit en prenant tendrement l’autre main dans la sienne. Puisque tu ne veux plus être ici, je ne peux pas te retenir plus longtemps. Nous allons partir très loin tous les deux, là où tu n’auras plus rien à craindre. Ferme les yeux et fais-moi confiance. Elle a d’abord senti qu’elle ne pesait plus rien, puis qu’une force la soulevait et que ses pieds ne touchaient plus le sol. Lentement d’abord, puis de plus en plus vite, jusqu’à attendre une vitesse incroyable, ils se sont élevés ensemble vers le ciel étoilé.