1. Pour une Queue Montrée (4)


    Datte: 28/12/2017, Catégories: Divers,

    ... j’en ai envie ? Hum… Ça me plairait que ça arrive, mais… forcer le destin ? Venir chercher ? Je ne pense pas. Je ne me sens pas de venir te voir pour te proposer de baiser à nouveau. Et toi ? — Je ne sais pas si je suis prête à recommencer. Oui, c’était génial. Oui, j’ai pris mon pied. Mais ça me met tellement mal à l’aise… — Tu repenses parfois à ce qu’il s’est passé ? — Tous les jours. Surtout quand je me couche. C’est lourd, très lourd… Et toi ? — Très souvent aussi. J’arrive quand même à me regarder nu dans la glace, je ne me sens pas sale. — Oui, c’est bizarre parce que moi aussi. Mais y repenser, ça me ronge. Honnêtement, nous avions sans doute fait le plus difficile : la première couche. C’était la découverte, la nouveauté, dans un rapport qui était hors du commun. À ceci près qu’il nous laissait à la fois un souvenir délicieux et une conscience pesante. Selon moi, il serait plus facile à présent de refaire l’amour : on avait déjà franchi la porte. Mais pour cela, il fallait d’abord que Laurianne soit en paix avec elle-même. Et même avec ça, rien ne garantissait que l’on retente l’aventure. Malgré tout, je lui assurai que si un jour elle le souhaitait, j’étais pleinement à sa disposition et que je serais heureux de la satisfaire comme cela put être le cas. Elle me remercia, mais avoua ses doutes et me confia qu’il ne fallait pas trop espérer. Ce qui était indéniable – et triste, mais compréhensible, hélas – c’est que notre relation avait changé, et que rien n’allait ...
    ... être comme avant. Par exemple, pour avoir posé la question, ma sœur jugea qu’il n’allait plus être possible de dormir parfois dans le même lit, ou encore dans la même chambre, y compris sans avoir de pensée lubrique ; après tout, nous n’avions pas imaginé notre baise quand je suis entré dans sa chambre. Je trouvais ça dommage. Pour certains ça peut paraître très bizarre, surtout quand on a vingt-deux et vingt-et-un ans, mais c’était bien de dormir dans le même lit, et juste dormir. Même en étant de jeunes adultes actifs sexuellement, de garder cette part d’insouciance fraternelle. L’autre chose qui changea, ce fut nos histoires de fesses. Laurianne et moi continuions nos ébats chacun de son côté, mais nous nous les racontions moins souvent, et de manière plus superficielle aussi. Nous étions devenus un frère et une sœur « normaux ». J’en souffrais beaucoup. Nos après-midis et nos soirées côte à côte, sur son canapé plié, à entendre avec les plus grandes précisions ses aventures avec les hommes au point de presque voir la scène exacte, ça me manquait. Les blagues sexuelles gratuites, surtout teintées d’inceste, me manquaient aussi. Cela dura un peu plus de trois ans. Toutefois le temps suivait son cours, et au bout d’un moment, de conversations sérieuses et du fait que nous nous soyons installés chacun dans un appartement, Laurianne a fini par faire la paix avec notre passé. Elle n’avait plus honte. Un jour, alors qu’elle m’invita pour lui rendre visite, elle m’avoua que c’était ...
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