Où sont passés les poivrons jaunes ?
Datte: 19/06/2017,
Catégories:
caférestau,
nonéro,
amiamour,
consoler,
... importe. Plus rien n’a d’importance. Je vais continuer à aimer mon mari, à élever mes enfants, et la vie roulera comme ça jusqu’à que ce que ce soit moi qui roule au bas d’un fossé, après une cuite, ou au cul de Pascal pour le lécher, parce que j’aurais tellement envie de faire un truc dingue, de péter la routine, de la tordre, de foutre en l’air mes principes… parce que j’ai le vide de Fabrice, et que rien ne viendra plus combler cette béance pitoyable. Surtout pas cette bouteille, surtout pas mes pensées qui tournent en rond. Je rentre. Les portes de la baie vitrée claquent derrière moi. * L’été est passé. On est parti en vacances avec les enfants. Je n’ai plus posé de questions à personne sur l’amitié entre un homme et une femme. J’ai appris par nos amis communs que Géraldine était enceinte, et que Fabrice était revenu au domicile conjugal. J’ai été heureuse pour eux. J’ai eu envie d’envoyer une belle carte de félicitations, mais au moment de la mettre dans la boîte aux lettres… je ne sais pas. Mes doigts tremblaient, mon cœur battait fort, et j’ai pensé que Fabrice n’aimerait pas que je me mêle de sa vie privée. Pourtant, comme j’étais heureuse pour eux, pour lui ! J’ai serré la carte contre ma poitrine, tout doucement, le papier a craqué un peu au contact de mon chemisier. Je pensais à leur bébé, que je ne pourrais sans doute pas le connaître, ni le serrer dans mes bras. Les enfants m’ont appelée. Je me suis retournée, je les ai vus, souriants, détendus, aimants, et ...
... j’ai fondu de bonheur. La carte, je ne l’ai jamais postée. Un jour, je suis revenue voir Pascal à mon bistrot préféré. On a discuté de choses et d’autres. Je ne me suis souvenue de ma passagère faiblesse pour lui, il y a quelques mois, qu’en regardant une de ses mains, par inadvertance. Ça ne m’a pas fait grand-chose, j’ai souri, et on a continué à discuter sans arrière-pensées. Enfin, je crois. Sanstrop d’arrière-pensées. C’est suite à cette brève rencontre que ça m’a pris. Cette putain d’illumination qui te change le cours d’une vie. Je me suis jetée sur le téléphone comme une folle, et j’ai appelé Fabrice pour lui fixer un rendez-vous. Il n’a pas pris l’appel, mais je suis tombée sur Géraldine, qui a promis qu’il allait venir. Au passage, je l’ai chaleureusement félicitée, et elle s’est mise à me raconter sa vie. Enfin…leur vie. Et c’est comme ça que c’est revenu, tout doucement. J’écoutais les détails, je faisais mon barman, moi aussi. Je buvais ses paroles, je n’avais plus besoin de boire autre chose. Je me repaissais de leur histoire, émerveillée, tellement pleine de gaieté… et le lendemain, j’ai changé les draps de lit. J’avais acheté une nouvelle paire, dans des tons exotiques : turquoise, vert, jaune… Je la trouvais géniale, cette parure. Mon mari a apprécié aussi. J’étais heureuse. Je sens bien que vous allez rester sur votre faim. Je vais donc vous répéter ce que je lui ai dit, à Fabrice, ce soir-là, quand il est venu me retrouver sur le banc du square, pas loin de ...